Eco-Marathon Shell

Eco-Marathon Shell 1999

L'Eco Marathon Shell est une expérience extraordinaire pout tout étudiant... Tout au long de l'année, une équipe très soudée a travaillé pour développer EMAX. La phase de conception a débuté en octobre 1998 avec le design de la carrosserie. Parallèlement à cette première étape très importante pour ce genre de véhicule, des ébauches de solutions techniques prenaient forme sur le papier. Le design définitif de la coque inférieure et de la carrosserie était terminé fin décembre 1998. Nous avons donc commencé la conception des parties mécaniques en janvier 1999. Cette étape a duré jusqu'au mois de mars. La conception de l'ensemble du véhicule a été réalisé sous Catia qui, grâce à ses fonctions surfaciques avancées, nous a permis d'obtenir un design idéal aussi bien pour la carrosserie que pour l'intérieur du véhicule.

Il nous restait donc deux mois et demi pour fabriquer toutes les pièces. Même si dès la conception nous avons choisi les solutions les plus simples, leur nombre était important pour si peu de temps et de personnes. Le moule de la carrosserie a rapidement été réalisé, même si de nombreuses contraintes de formes nous ont obligé à étudier particulièrement la phase de démoulage. Pendant ce temps, les tours et les fraiseuses du Laboratoire de Mécanique Métrologie étaient pleinement utilisés durant les temps libres et les soirées. Conformément aux autres équipes débutantes, nous avions du retard sur notre planning mais le véhicule devait être prêt pour la compétition. Les dernières semaines furent très mouvementées car le moindre retard de fabrication devenait critique.

Le Castellet (du 03 au 06 juin 1999)

Jeudi. Toute l'équipe était présente pour le premier jour de la compétition du Castellet. EMAX était opérationnelle mais ses réglages n'étaient que dégrossis. Un gros effort d'optimisation était nécessaire. La motivation de l'équipe était au beau fixe en ce début de compétition. Nous débuterons les essais le lendemain matin après les premières vérifications techniques... mais EMAX, comme tout prototype, possédait ses défauts de jeunesse. Un court essai routier nous a révélé la faiblesse de la transmission et le manque de rigidité de la plaque supportant le moteur. Une première nuit de mécanique se profilait... et effectivement les réparations durèrent toute la nuit.

Vue de la direction d'EMAX et du poste de pilotage. Le pilote ne manque pas de place...

Vendredi. A 6h du matin, tout était prêt. Après les obligatoires vérifications techniques, nous nous préparions aux premiers essais. Après quelques tours de piste peu convaincants, le pilote rentre aux stands pour ajuster les paramètres de l'injection électronique. C'était sans compter sur une autre défaillance mécanique provenant cette fois-ci d'une faiblesse du vilebrequin du moteur : la clavette entre le vilebrequin et le volant magnétique s'était sectionnée. Nous pensions alors que nos espoirs de performance étaient anéantis... Par chance, nous avons trouvé dans notre outillage très varié (du rudimentaire marteau a la fameuse Dremel) de la pâte à roder et nous sommes parvenus à réajuster le cône et le contre-cône. Après de longues heures de réparation, l'auto était à nouveau fonctionnelle. Il était déjà 15h, il ne nous restait donc qu'une heure d'essais pour régler tous les paramètres. Évidemment, ce temps fut insuffisant et nous avions des difficultés à régler correctement le moteur. Mais nous voulions absolument que le moteur fonctionne mieux pour le lendemain matin. La seule solution était de rouler sur le parking du circuit pour tenter d'obtenir un réglage convenable malgré les différences de conditions atmosphériques.



EMAX en action.

Samedi. Le lendemain, les choses sérieuses commençaient. Le règlement indique que chaque équipage a le droit de faire 4 tentatives reparties sur le samedi et le dimanche. Notre stratégie était de faire 2 essais par jour, les conditions climatiques devant rester stables durant le week-end. EMAX part pour sa première tentative et tout le monde est stressé, autant le mécano qui craint toujours la défaillance mécanique que le responsable du moteur qui doit finement régler la cartographie. La voiture fait un premier tour, un deuxième, ... le troisième tour semble long. C'est l'abandon. La réserve d'air s'était dépressurisée et le moteur n'était plus alimenté en essence. Une rapide réparation permet d'effectuer le deuxième essai de la journée. Les craintes de ne pas finir la course oblige à modifier la stratégie de course : le pilote décide de faire les 6 tours de piste sans couper le moteur de peur que celui-ci ne redémarre pas. Évidemment, le résultat fut peu brillant (216 km) mais au moins, nous avions réussi à homologuer une performance... Nous avions encore droit à 2 tentatives pour le dimanche. Le problème est qu'il n'y avait aucun essai libre supplémentaire et donc aucune possibilité de tester de nouveaux réglages. Nous avons profité de ce samedi soir pour nous relaxer un peu après avoir vécu deux nuits entières à faire de la mécanique...



L'équipe sur le podium pour recevoir 2ème prix du design.

Dimanche. EMAX s'élance de bon matin pour sa troisième tentative. Malheureusement, une seconde défaillance allait contraindre le pilote à l'abandon. Cette fois-ci, la faute revient à la Durit d'essence qui s'est mystérieusement déconnectée... Encore un problème stupide qui empêche de réaliser une performance... La quatrième tentative fut la bonne. La voiture fonctionnait bien et le pilote était au point pour le choix des trajectoires. Le résultat fut enfin à la mesure de nos espoirs : EMAX avait parcouru l'équivalent de 514 km avec 1l d'essence, une performance qui la classait 51ème sur 175 participants. Notre satisfaction fut immense compte tenu de notre manque d'expérience (c'était notre première participation !) et des problèmes que nous avons rencontré tout au long du week-end. Mais une autre surprise nous attendait. En effet, parallèlement à la compétition, plusieurs concours récompensent les équipes qui ont brillé dans d'autres domaines que la performance pure. Notre joie fut immense quand le speaker annonça qu' EMAX avait remporté le second prix du design.

Bruxelles (du 19 au 20 juin 1999)

Compte-tenu de nos bons résultats de la compétition du Castellet, l'École a généreusement offert à l'équipe d'aller participer à l'épreuve de Bruxelles de L'Eco Marathon Shell qui se déroulait les 19 et 20 juin 1999. Nous avions donc deux week-ends pour apporter les retouches nécessaires afin d'éviter les pannes stupides connues au Castellet. Nous nous sommes donc présenter à Bruxelles avec un système d'alimentation fiabilisé... Bruxelles est une ville très sympathique mais qui ne possède pas de circuit permanent. Le site choisi par les organisateurs était superbe : aux abords d'un lac au sud de la ville. Le circuit était tracé autour du lac et possèdait une longue descente au bout de laquelle les voitures dépasseront les 60 km/h. En revanche, il ne présentait aucune difficulté au niveau des trajectoires et était très bosselé. La compétition se déroulait sur seulement deux jours : le samedi était réservé aux essais et le dimanche à la compétition. Ce schéma de course imposait de ne connaître aucun ennui sous peine de ne pas avoir le temps d'effectuer tous les essais.

L'Atonium de Bruxelles.

Photo réunissant tous les participants.



La splendide ligne de départ. Profitons-en, il fait beau !

Samedi. Le pilote s'élance pour les essais et rentre peu de temps après pour nous confier ses impressions. Le circuit était très bosselé et semblait dangereux à cause des vitesses atteintes en bas des descentes. Pour « soulager » la coque qui n'avait pas été dimensionnée pour de telles contraintes, nous avons légèrement dégonflé les pneus. Enfin, nous avons changé le rapport de démultiplication pour augmenter la vitesse de la voiture et tenter « d'absorber une montée sur l'élan ». Les essais reprenaient et une autre surprise nous attendait : la pluie. Second arrêt au stand pour faire une préparation pluie et protéger tous les éléments sensibles. Le pilote se relance avec courage à l'assaut de la piste... pour seulement quelques instants, le temps réglementaire étant terminé.


Dimanche. Les choses sérieuses commençaient très tôt pour pouvoir bénéficier des 4 tentatives à notre disposition. La première allait se solder par un échec : la chaîne avait déraillé. Le circuit était vraiment trop bosselé et il était nécessaire de fabriquer un guide-chaine avec le peu de moyens à notre disposition et surtout le plus rapidement possible. Il ne restait que 4h pour faire nos 3 autres tentatives. Sachant que chacune dure environ 45 minutes sur la piste, 15 minutes pour réviser EMAX et une durée indéterminée pour les vérifications techniques, il ne fallait pas perdre une seconde. Le second résultat fut validé, sous la pluie battante, avec un reultat très correct : 504 km. Nous faisons rapidement un check-up et le pilote repart pour une troisième tentative... qui ne durera que 3 tours, le temps que la chaîne décide de dérailler. Pour le dernier essai, plus de place au hasard : la chaîne est tendue au maximum et ne peut vraiment plus dérailler. Le seul problème est le temps restant : seulement 40 minutes. Et malgré notre courageux engagement, nous ne sommes pas parvenus à terminer dans les temps ce dernier essai. Nous en sommes donc restés à 504 km, heureux de cette honorable performance qui classe EMAX 19ème sur 85 participants.

La belle aventure de l'Eco Marathon Shell était terminée pour cette année. N'en doutons pas, l'année 2000 sera une bonne année pour EMAX. Les concurrents sont prévenus...

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